Peut-on négocier les frais de gestion locative ?

Vous gérez un ou plusieurs biens locatifs et vous trouvez les coûts de gestion élevés ? Vous vous demandez si ces frais sont fixes ou s’il existe une marge de négociation ? Dans un contexte où les honoraires peuvent peser sur la rentabilité, savoir comment discuter certains postes peut se révéler utile pour améliorer votre rendement locatif. Nous vous en disons plus dans notre article dédié.

Sommaire

Les honoraires de gestion : à quel niveau débuter la discussion ?

Frais gestion locativeLa gestion locative englobe le prélèvement mensuel sur les loyers, les états des lieux, la gestion des impayés, la régularisation des charges, etc. Ces frais courants représentent en moyenne 5 % à 10 % hors taxes du montant des loyers, souvent situés entre 7 % et 9 % TTC –  selon les données de la FNAIM, Meilleurs Agents et de l’Insee en 2025.

Quels postes de frais sont les plus négociables ?

Certains frais se prêtent davantage à la discussion :
Les frais de mise en location, couvrant annonces, visites, sélection des candidats et rédaction du bail, représentent souvent jusqu’à 1 mois de loyer. Selon les spécialistes, une remise allant jusqu’à 50 % peut être obtenue si vous le demandez.

Les frais d’état des lieux : facturés en moyenne à 3€ par m², en zone tendue 8 à 12€ par m², ce poste est encadré par la loi. Cependant, le prestataire peut proposer un tarif avantageux ou intégrer sa marge dans un forfait global.

Les assurances GLI (protection loyers impayés) et éventuelles commissions sur les prestataires externes peuvent laisser une petite marge (0,5 à 1 %) de négociation.

Pourquoi les gestionnaires acceptent-ils la négociation ?

Si les honoraires de gestion locative semblent fixes, les agences ne sont pas toujours fermées à la négociation. Plusieurs situations les incitent à revoir leur tarification à la baisse. Lorsqu’un propriétaire bailleur dispose de plusieurs logements ou envisage de confier un portefeuille conséquent, la perspective d’une collaboration sur le long terme justifie souvent une remise.

La logique d’économie d’échelle s’applique : gérer 3 ou 4 biens pour un même client revient moins cher que de gérer 3 clients distincts. Le gestionnaire gagne en efficacité et le propriétaire en pouvoir de négociation.

Dans certaines zones, la tension locative plus faible encourage aussi les professionnels à faire des efforts tarifaires pour séduire les bailleurs, surtout si un logement reste vacant. 

Enfin, un gestionnaire peut consentir un geste commercial pour fidéliser un client qui s’engage sur plusieurs années. Les contrats de gestion sont souvent reconduits annuellement et la concurrence s’est renforcée avec l’arrivée de plateformes en ligne. Les agences n’ont donc pas intérêt à perdre un client solvable sur des marges ponctuelles.

Quelle stratégie adopter pour une négociation efficace ?

La négociation s’appuie sur quelques étapes claires :

  1. Demandez des devis détaillés qui ventilent les frais : gestion courante, mise en location, états des lieux, imprévus… Cela vous permet de comparer exactement ce qui vous est facturé.
  2. Faites jouer la concurrence entre agences et plateformes. La gestion en ligne propose souvent 4 % à 6 % HT contre 7 % à 10 % en agence traditionnelle.
  3. Présentez un scénario chiffré sur 3 ans (scénario avec relogement, frais techniques, etc.) pour mesurer les écarts cachés.
  4. Portez une attention particulière aux frais ponctuels ou annexes : duplicata, relances supplémentaires, renouvellement de bail… Exigez des plafonds ou des forfaits clairs.

Vous pouvez également vous rendre sur ce site si vous souhaitez obtenir des informations complémentaires sur les négociations à aborder dans le cadre d’une gestion locative. Matera est spécialisée dans la gestion de syndics de copropriété en France, mais il propose également une offre dédiée à la gestion locative, fournissant des conseils à travers son blog aussi bien à destination des propriétaires que des locataires.

Les limites de la négociation

Négocier les frais de gestion locative a ses limites, notamment lorsque les tarifs sont déjà encadrés par la loi ou qu’ils dépendent d’un tiers. Les frais liés à la garantie loyers impayés, par exemple, reposent sur des contrats d’assurance dont les conditions sont imposées par l’assureur : la commission de l’agence sur cette prestation est faible et laisse peu de place à une réduction notable. 

Même chose pour les états des lieux, dont le coût maximal est plafonné dans les zones tendues par décret à 3€ par m² pour la part locataire. Dans ces cas, le gestionnaire ne peut légalement pas proposer un tarif inférieur. Le poste principal, à savoir les honoraires de gestion courante mensuelle, représente la base de la rémunération du professionnel.
Les marges sont encadrées par les réalités économiques de son activité : gestion administrative, relation locataire, traitement des incidents, déclarations fiscales… Une réduction de plus de 10 % sur ce forfait reste exceptionnelle, sauf si le propriétaire représente un volume significatif de logements. 

Enfin, les agences traditionnelles sont parfois moins flexibles que les services en ligne, qui structurent leurs offres pour attirer les bailleurs avec des tarifs fixes ou dégressifs. En somme, si la négociation est envisageable, elle reste plus aisée sur les frais ponctuels que sur le socle du mandat.

À retenir pour réussir votre négociation des frais en gestion locative

La négociation des frais de gestion locative est envisageable, en particulier sur les frais d’entrée (mise en location, états des lieux) et les assurances annexes. Le cœur du mandat (gestion courante) laisse une marge plus étroite. Une stratégie efficace implique : obtenir des devis détaillés, comparer les offres (notamment digitales), chiffrer les coûts sur la durée et cibler les frais vraiment négociables.

Dans un marché concurrentiel, les fournisseurs (agences ou plateformes) sont incités à proposer des tarifs plus compétitifs lorsque le bailleur repose sur eux pour plusieurs biens ou un engagement de long terme. En adoptant cette approche, copropriétaires ou propriétaires bailleurs peuvent réduire les frais et renforcer la rentabilité de leurs investissements.